dimanche 15 août 2010

Le téléphone pleure

Mon conseiller ANPE - pardon Pôle emploi- est super. Rien à redire. Dispo, compréhensif même quand un journaliste, un vrai avec carte de presse, veut passer à l'ennemi (faire de la comm).
Normal en fait, il n'est pas vraiment de Pôle emploi. Il travaille pour le Centre de reclassement des journalistes. Cherchez l'erreur!

Au début ça n'a pas été facile entre nous. Parce qu'il n'appelait pas. J'étais déjà désoeuvrée, mise au rebut par la société, la France qui se lève tôt...  (parce qu'avec un bébé on fait la grasse-mat', c'est bien connu!)
Même mon conseiller ANPE me méprisait. La loose totale!

C'est moi qui ai fini par craquer. Au bout de 2 ans d'inscription - dont 9 mois de gestation en grossesse patho mais quand vous dites que vous êtes à la recherche d'un emploi, on ne vous met pas en arrêt maladie, ça grossit le trou de la Sécu, on préfère élargir celui de l'ANPE - j'ai fini par le pister.
Pas facile d'ailleurs de trouver sa trace, surtout quand vous avez déménagé et que votre dossier "n'est pas allé dans la bonne agence"
Une réponse que j'ai mis 2 mois à obtenir, baladée de services en services, de boites vocales en standards automatiques... 
Même les Experts suis sûre qu'ils ne sont pas de taille à lutter contre l'inertie polemployenne. (Moi aussi je fais ma Ségo, j'invente des mots moches qui ne veulent rien dire! Elle n'a pas le monopole non plus!)

Bref, après une traque infernale, j'arrive à avoir un rendez-vous pour lui présenter mon projet professionnel. Rue de Paradis, bel hôtel particulier. Limite ça sent l'embrouille.

Et là me retrouve en face d'un jeune mec, qui parle la même langue que moi, pas le charabia administratif qui fait qu'à bac + 5 tu as parfois du mal à répondre aux questions tellement elles sont mal posées... Lui ce avec quoi il a du mal, c'est comprendre que je n'ai jamais rencontré personne depuis mon inscription (qui a été épique, j'y reviens dans un prochain post!!!!!)
Alessandro Gassman... GRRRR!

Même que si j'osais je l'appellerait Fred. Point trop n'en faut, c'est pas Alessandro Gassman non plus! Un être humain normal, désolé que l'on ait à se courir après des heures au téléphone car il n'a plus le droit de donner son numéro pour qu'on le rappelle. 
Quand vous êtes sur un portable et que la communication est coupée faute de batterie, ça donne des messages surréalistes: "Envoyez-moi un mail quand vous êtes dispo, je ne peux pas vous donner mon numéro". Et moi de lui répondre "Appelez-moi, je suis à côté de mon tel." 
Maintenant on correspond par mail. Je crois qu'il n'a plus le droit de le donner non plus mais comme je l'avais d'avant.... Nanananère!. Du coup nos messages vocaux se sont transformés en mails improbables du genre: "Sinon voyons-nous rue de Paradis". Pas mieux!
Mon homme me soupçonnerait d'avoir un amant... "Mais non chéri, je n'entretiens pas de correspondance licencieuse avec mon conseiller ANPE!"

Enfin, c'est bien le seul truc super/ normal/ compétent (?) chez Pôle emploi
Parce qu'à la maison, entre une journaliste pigiste devenue rédactrice indépendante et un normalement intermittent, on est un peu la bête noire... C'est étrange de se sentir ennemi public n°1... Surtout quand on ne touche rien!

2 commentaires:

  1. ça me rappelle les galères de Florence Aubenas dans son bouquin "Le quai de Ouistreham", quand elle se glisse dans la peau d'une femme en recherche d'emploi...Elle raconte aussi avec beaucoup d'humour ses péripéties au Pôle emploi...

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  2. Je prends ça comme un compliment... mais ce Quai fait toujours partie de la pile des bouquins "A lire", pile qui n'a pas trop diminué durant les vacances!

    Merci Pôle emploi de me fournir chaque mois de la matière pour mon blog! Il faut bien qu'ils servent à quelque chose!

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