mardi 1 mars 2011

Scandale dans la famille

Résumons.
Phtalates. "Groupe de produits chimiques dérivés de l’acide phtalique (...) couramment utilisés comme plastifiants des matières plastiques, (particulièrement le PVC), pour les rendre souples."
Bon je sais, ça devient presque une obsession les phtalates. Mais plus je creuse le sujet, plus je trouve ça scandaleux !

Y'en a partout. Bottes en plastique, rideaux de douche, tuyaux, revêtement de sol, jouets...
Mais depuis que des études ont révélé un risque accru de malformations de l'appareil génital masculin, de troubles de la fertilité, de cancers de la prostate, du sein et de l’utérus... Et même de troubles comportementaux et allergies chez les nourrissons liés à une exposition à ces produits, la Commission européenne à classé six des phtalates les plus couramment utilisés comme « toxiques pour la reproduction » et à les a désigné comme CMR (Cancérogène, Mutagène, Reprotoxique).

Ils sont interdits depuis en Europe (2005) dans les jouets pour enfants et objets de puériculture pouvant être portés à la bouche...
Pas encore dans les sex-toys mais bien nigauds ceux qui continue encore à s'empoissonner car il en existe sans phtalate, garantis safe, au même prix que ceux bourrés de produits toxiques! A bon entendeur...

Mais là où l'on est pas loin du scandale c'est lorsqu'on sait que ces phtalates entrent dans la composition de nombreux dispositifs médicaux. Tubes et poches de perfusion et de nutrition, cathéters, gants médicaux, sondes...
Et à haute dose: entre 30 et 50% du produit fini!

En juin dernier (pile pour mon anniv!), Valérie Boyer, députée (UMP mais on est pas là pour faire de politique... Si au moins ça avait pu servir de faire partie de la majorité!) a déposé à l'Assemblée nationale une proposition de loi visant à interdire les phtalates à l'hôpital.

L'élue des Bouche du Rhône, cadre hospitalier soit dit en passant, proposait d'élargir l'interdiction aux dispositifs médicaux à destination des femmes enceintes, des prématurés, des nourrissons et des enfants.
Elle aurait pu à mon avis ajouter les personnes en "affection de longue durée" mais là n'est pas du tout le problème, elle a déjà eu le mérite de se bouger!

Une idée brillante car l'hôpital, non content d'être recouvert de plastique phtalaté du sol au plafond, utilise canules, set à perfusion et autres poches quotidiennement, en général, et auprès de ces publics fragiles, en particulier.

D'autant plus simple à mettre en œuvre que des solutions de substitution existent. Les labos fabricants proposent déjà des dispositifs alternatifs en polyéthylène, polyuréthane ou silicone.

Et depuis? RIEN...
Et à un an et demi (parce que désormais les campagnes durent deux ans !) des Présidentielles, peu de chance que les politiques, trop occupés à être populaires, ne se mouillent !

Un problème de prix? Que nenni! Les prix de produits "de substitution" sont identiques.  C'était donc sans portée pour le secteur hospitalier.

Pour faire faire des économies à la Sécu, faudra trouver autre chose, Messieurs! Car c'est un très mauvais calcul!

Image: Comité pour le développement durable en santé

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